Parler pour les autres, est-ce parler à leur place ?

Modifié par Clemni

Comment se fait-il qu'en démocratie, dans certaines situations de réunion, d'association et de délibération au sujet d'une démarche commune, l'un d'entre nous puisse exprimer ce que chacun ressent et pense ?

Dans les trois premières minutes du dernier épisode de la mini-série télévisée britannique Mr Bates vs Post office (écrite par Guyneth Hughes et réalisée par James Strong), des postiers accusés à tort d'avoir détourné ou perdu l'argent public du Post office se réunissent en collectif pour assurer leur défense. Le vote à main levée qui est montré dans cet extrait a pour objet la poursuite des actions en justice malgré leur coût élevé, qu'il faudra bien entendu payer sur les indemnités espérées. Mais les indemnités sont seulement espérées et, dans l'intervalle, il faut mobiliser des ressources financières limitées.

Qu'est-ce donc qui doit prévaloir : l'intérêt privé de chacun ou la vérité de tous ? Les membres de ce collectif suivent unanimement Bates, qui sait mettre des mots sur une volonté de rétablir en priorité, à la fois le droit et la vérité – puisque les postiers ne sont coupables de rien de ce qui leur est reproché et que c'est le Post office qui a volé et menti.

À débattre

  • Faut-il, dans des moments sociopolitiques cruciaux, des « personnalités fortes », comme celle de Bates – on parle parfois de « personne providentielle » ?
  • Comment expliquer qu'à tel ou tel moment, un individu puisse dire nous, c'est-à-dire parler pour nous ? Selon vous, qui ​​​​​​​est ce « nous » ?
  • Si l'on peut parler à la place d'autrui, est-il possible, en démocratie, que s'exerce une forme de tyrannie de la personnalité ? De culte de la personnalité ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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